Entre sable et sel

La traversée du Chott el Jérid

En décembre, c'est dans le sud que ça se passe, Festival de Kebili, Festival de Tozeur, Festival de Douz ...

Une bonne occasion pour de nouveau prendre la route des oasis, se régaler de ces paysages contrastés entre sable et palmes, tout en profitant de l'ambiance particulière due à la fête.

Ce fut tout d'abord le Jérid.

La traversée du Chott à n'importe quelle saison est magnifique, que ce soit l'été sous le soleil accablant et aveuglant avec ses lignes tremblotantes et ses mirages ... ou l'hiver avec ses vents de sable ... Bon, c'est vrai, je l'avoue, j'ai un petit faible pour les grandes étendues plates , les plaines,  la steppe, la puszta hongroise ... et j'adorerai, je crois,  la pampa !!!

Le Chott el Jérid, cette plaine saline (ou sebkha) couverte d'une croûte alliant argile, sable et sel qui donne des couleurs allant de l'ocre au blanc me fascine. Pas de végétation, rien n'arrête le regard, à peine une vague chaîne de montagne incertaine dans la brume... c'est une étendue à perte de vue, le regard vagabonde, cherche, scrute, fouille, il se porte  loin, et entraîne avec lui les pensées , tout est ouvert, tout est possible ...

Sur la ligne droite de la route et sur ses quelques 80 km, quelques repères cependant : à mi chemin  les cabanes, autrefois dévolues aux arrêts des cars de touristes pour boire un thé, acheter une rose des sables peinturlurée... aujourd'hui quelques sculptures de sable et de sel, des amoncellements... au milieu de rien un drapeau tunisien qui flotte au vent... et puis toujours au loin  la carcasse d'un autobus prisonnier à jamais des sables mouvants ... et là le début d'une exploitation de sel avec quelques engins, seuls êtres qui se meuvent lourdement dans ce paysage aérien... 

Entre sable et sel ...

Un paysage mi sable, mi sel , ocre et blanc, hors du temps, un no man's land où rien ni personne ne peut vivre, paysage - sas avant la découverte fabuleuse des oasis aux palmes altières ...