Grenade et grenadine ...

Avant que les oranges et autres agrumes n'envahissent les étals, profitons du dernier fruit de saison, non je ne parlerai pas des dattes mais de la grenade.

C'est ici que j'ai appris à la découvrir. Dans d'autres temps, pour moi, la grenade évoquait seulement la  grenadine, ce délicieux sirop rouge , certainement corsé en colorants de toutes sortes, et qui n'avait que peu de choses à voir avec le jus de grenade mais c'était si bon, si coloré, si sucré que c'était un régal d'enfant et de plus ça laissait de grandes moustaches rouges autour de la bouche histoire d'accentuer le plaisir des petits ... mais ça c'était avant que les sodas ne viennent prendre la relève...

Aujourd'hui nos sociétés ont redécouvert les propriétés magiques de ce fruit. Et la grenade est omniprésente en matière de nutrition et de diététique puisqu'elle contient des fibres, de la vitamine C, des polyphénols et elle aurait même des effets bénéfiques dans les maladies cardiovasculaires grâce à la présence d'antioxydants, sans compter la cosmétique qui s'est emparée de toutes ses propriétés pour en faire un anti-âge !

Alors après tout ceci comment encore résister à la grenade ?

Il semblerait que la grenade soit originaire du Moyen-Orient et de l'Asie. La plus ancienne, retrouvée fossilisée, viendrait de Jordanie (source Wikipédia). Le grenadier arbore de grandes fleurs rouges mais son fruit est particulier. Son écorce revêt des couleurs allant du jaune au rouge en passant par tout un échantillon de rose, d'orangé, et de brun. Mais ce n'est pas la couleur qui indique la maturité du fruit. L'écorce se détache par une incision au couteau puis apparait le fruit sous la forme d'alvéoles recouvertes d'une fine membrane blanche qui une fois retirée dévoile les arilles, les graines rouges, de véritables rubis. Il y en aurait au moins 400 par fruit ! 

Dans beaucoup de famille ici on présente les graines déjà prêtes, on rajoute un peu de sucre et une eau florale, fleur d'oranger ou de géranium et on déguste très frais. Je ne vous cacherai pas que le plaisir vient de l'égrenage et que je préfère la manger nature, au fur et à mesure, grain à grain, et lorsqu'une belle alvéole se dégage la porter directement en bouche et la mordre pour en savourer le jus acidulé....

Et puis séquence nostalgie, le délicieux succo di melograna, dégusté avec ma fille sur le marché du Campo dei Fiori à Rome dans le Trastevere....