La saison du guebli

J'ai longtemps cherché à Djerba le sens et le nom des vents.

Moi à l'origine fille des terres je ne connaissais que la bise froide et mordante, la lombarde qui vient de l'est et le foehn avec ses accents chauds... Et ici j'étais un peu perdue car Djerba comme toute île est battue par les vents. 

J'ai longtemps cherché et j'ai quand même trouvé quelques pistes. Alors merci à Hatem Bourial journaliste à Webdo pour ces chroniques toujours pleines d'intérêt. 

Aujourd'hui un vent chaud souffle depuis hier. La température prévue varie de 35 à plus de 40° avec un ressenti supérieur. Ici à Djerba je n'ai pas l'habitude de regarder la météo. Le temps est clément, plus ou moins chaud et ça me suffit. Les chats sont étalés de tout leur long sur le carrelage à la recherche d'un peu de fraîcheur. Moi, calfeutrée dans la maison, fenêtres et portes fermées. Ce qui n'empêche guère le sable et la poussière d'entrer et de se faufiler partout. Deuxième fois ce matin que j'essuie les touches de mon ordi. Et quand je sors, la chaleur sèche me prend à la gorge, un air irrespirable. Je sens le vent me griffer les jambes et je n'ai pas intérêt à me frotter les yeux pourtant protégés par les lunettes. Le soleil ne parvient guère à se frayer un chemin dans un ciel oscillant entre le gris et le beige, un ciel saturé de poussières. 

Ce vent chaud et sec ne serait ce pas le sirocco qui nous vient du désert ? Appelé ici shehili ou guebli il souffle à la fin du printemps entre mars et juin. Il peut lui arriver de souffler ainsi pendant une vingtaine de jours.

Pour l'instant, il n'y a plus qu'à attendre que le vent se calme, que le sable se pose et que le ciel reprenne sa couleur et sa limpidité. 

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