Chnowa barnemjek ? un site pour mieux découvrir les candidats à la Présidentielle.

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C'est la fin de l'été et on ne parle que des futures élections présidentielles qui doivent avoir lieu, pour le 1er tour, le 15 septembre. Une élection libre et ouverte et de fait difficile d'en prévoir l'issue.  Ce retour en Tunisie après un mois de "vacances" françaises est donc placé sous le signe de la politique. 

Après le décès de son Président Béji Caïd Essebsi et la stupeur et la tristesse du peuple tunisien qui perdait son "bajbouj", les institutions vaille que vaille ont fonctionné. L'intérim s'est passé sans problème et de nouvelles élections ont été organisées dans l'urgence par l'ISIE, venant redistribuer les cartes puisqu'elles viennent juste avant les législatives. 

Sur les 96 prétendants au poste, 26 ont été retenus par la commission électorale et samedi soir se tenait le premier de 3 débats télévisés. A ce stade là on ne peut que se réjouir de ce processus démocratique et éviter ceux et celles qui jouent les Cassandre en promettant le pire.

26 candidats dont 2 femmes, l'une une battante Abir Moussi pro-Ben Ali  et l'autre Selma Elloumi ancienne ministre du tourisme et figure assez pâlotte. D'ailleurs les anciens ministres sont les plus nombreux à se présenter, il y a même l'ancien Président Moncef Marzouki mais je crois que les tunisiens sont adeptes du "Dégage" et qu'ils en ont marre de voir cette classe politique assez médiocre qui n'a pas su les écouter et n'a fait que trahir ses promesses.  

26 candidats qui s'affrontent mais la plupart sont sur la même ligne politique de droite libérale ou de centre droit, beaucoup appartenaient au même Parti politique du Président Nidaa Tounes. En conclusion cela devient plus une lutte de clans entre ex-ministres, une lutte de personnalités et d'égos, en tout cas bien éloignée des préoccupations quotidiennes des tunisiens. 

Ennhadha qui a toujours gouverné dans l'ombre ou aux côtés des Présidents présente officiellement un candidat "décalé", le cheikh Mourou même si d'autres candidats sont effectivement sur la même ligne politique. 

Parmi les candidats sociaux démocrates certains pourront peut être se faire entendre alors que l'une des figures historiques Nejib Chebbi a été recalée. Restent dans la course Mohamed Abbou, Abid Briki et Elyes Fakhfakh du parti Ettakatol et ancien ministre. La gauche du Front Populaire se dispute avec 2 candidatures issus du même parti Hamma Hamami, le leader et Mongi Rahoui.

Restent les candidats "indépendants" qui en dehors des partis politiques se retrouvent parmi les favoris des sondages. Il faut noter Kais Saïed, un universitaire constitutionnaliste et conservateur, Abir Moussi et sa force de conviction mais surtout Nabil Karoui. Son absence lors du débat auquel il devait participer crevait l'écran, il est actuellement en prison soupçonné de fraude et de blanchiment d'argent. C'est le préféré des tunisiens, histoire de faire la nique aux politiques, Karoui, homme d'affaires, patron d'une chaîne télé s'est fait un nom avec ses nombreuses associations caritatives qui vont là où les hommes politiques ne vont plus dans les régions délaissées de la Tunisie profonde. Quant à Slim Riahi autre patron de télé et président d'un club de foot, il est poursuivi par la justice pour blanchiment d'argent et fait campagne depuis Saint-Tropez en France...

Une élection ouverte en somme. Les tunisiens et tunisiennes se déplaceront ils en masse pour aller voter ? Après les figures tutélaires de Bourguiba et de Caïd Essebsi, après la trop longue Présidence de Ben Ali, quel homme ou femme incarnera la nouvelle Tunisie ? 

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