DjerbaRando sur les traces des amazighs ....

Nos ancêtres les amazighs ... c'est avec cette phrase que Khalifa a commencé à nous raconter la vie de cette région du sud alors que  nous approchions de Tataouine pour prendre la direction de Chenini, première étape de notre sortie dominicale.

Les amazighs sont ces berbères qui peuplaient l'Afrique du Nord, ces hommes libres qui ont refusé la colonisation des phéniciens, des romains, des arabes et même plus tard des français.  

Ce n'était pas ma première visite dans cette région, loin de là mais le regard ne peut être que saisi par le paysage grandiose de ces montagnes qui pourtant ne s'élèvent qu' à 500 ou 600 mètres d'altitude. Mais ce paysage qui s'étend à perte de vue, sec, austère et aride séduit immanquablement. Seule la mosquée blanche se détache majestueusement dans ce décor de terre et de pierres. Petit à petit l'oeil s'habitue et parvient à distinguer les anfractuosités des rochers, les constructions de terre et au loin un marabout sur une crête. Une fois que l'on est repu de ce panorama, on peut alors s'en approcher et l'apprivoiser.

 

Chenini
Chenini

Chenini

Cette société rurale de montagne devait se protéger des envahisseurs.  Aussi ces habitants berbères se sont ils adaptés en utilisant les cavités et grottes de la montagne pour en faire des maisons troglodytes. Le ksar citadelle perché sur la crête  devenait à la fois refuge pour les habitants et grenier collectif. Ce sont les ghorfa qui permettaient de conserver à l'abri les richesses de ces populations le blé, les dattes , l'huile d'olive ... et autres biens de valeur.

Et notre déambulation commence ... le groupe s'égrène le long des escaliers et ruelles aujourd'hui maçonnées...

Dure, dure, la montée vers Chenini ... en témoignent les photos de Moncef ... il y a ceux et celles qui s'arrêtent en chemin, ceux et celles qui se disent quand faut y aller, faut y aller ! celles qui s'arrêtent à chaque pas pour prendre une photo, Kamel qui salue le photographe, les enfants qui vont bon train, celles qui s'arrêtent pour souffler un peu, Nadine qui se dit allez courage encore quelques marches et enfin l'arrivée à la mosquée ! On peut enfin se faire photographier par Adel pour la postérité, seul, en couple ou en famille !  Là les bancs ou les chaises d'un café donnent enfin l'occasion de s'asseoir pour contempler le paysage avec un peu de hauteur. Mais ce n'est que le début, les plus courageux continuent leur escalade dans le vieux village qui semble être un décor de théâtre avec ses pans de mur dans le vide ... Et puis il y a toutes ces ghorfa que je trouve émouvantes avec leurs portes en bois de palmiers ...

DjerbaRando sur les traces des amazighs ....DjerbaRando sur les traces des amazighs ....
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A quelques encablures de là, nous avons pu visiter la Mosquée des Sept Dormants ... site lui aussi magnifique et mystique avec son minaret un peu penché ...

Entre mélange des cultes, chrétien, païen et musulman, entre mythe et légende cette histoire peut aussi se rapporter à une sourate du Coran "les gens de la caverne", cette mosquée interroge l'imagination et suscite bien des interrogations. A l'origine des chrétiens persécutés auraient trouvé refuge dans des grottes où ils auraient été enterrés vivants. Lors de la construction de la mosquée leurs corps furent retrouvés. Entre temps  ils n'avaient cessé de grandir d'où à l'extérieur "des sépultures géantes". Mais ils ne reconnurent plus le monde où ils avaient vécu et où leur argent n'avaient plus cours ... ils se convertirent à l'islam puis furent enterrés ici. Quelle que soit l'histoire  et les histoires que l'on raconte, quelle que soit la part que chaque religion veut lui donner , qu'importe ! le site est tout simplement sublime et inspire la paix.

Et puis question importante . Les dormants étaient ils des géants ? car les tombes  paraissent immensément grandes ... mais les corps enterrés ici le sont non pas les uns à côté des autres, mais les uns à la suite des autres ...

 

 

 

DjerbaRando sur les traces des amazighs ....
DjerbaRando sur les traces des amazighs ....
DjerbaRando sur les traces des amazighs ....

La petite marche sur les hauteurs de Chenini nous avait creusé l'appétit ... et le repas pris à Ksar Ghilane, copieux et chaleureux devait redonner du tonus à tout un chacun ... ou pas d'ailleurs ...

... puisque certains restèrent à siroter un café au soleil devant la source d'eau chaude qui jaillit là ,  s'étalant comme une grande flaque devant les cafés. 

... alors que d'autres se préparaient pour une balade en quad (j'ai horreur de ce type d'engins qui en plus de la pollution sonore, détériore la végétation et l'écosystème ) ou une balade à dos de dromadaire (plus conforme à mon éthique et à l'environnement).

Mais chacun avait le choix pour passer un après-midi selon son goût. C'est pourquoi je suis partie explorer les alentours .

Ksar Ghilane est une oasis, l'une des plus méridionales de la Tunisie, parait il ... et habitée depuis des temps immémoriaux ... en témoigne le restes du fort romain à proximité, enfoui dans les sables. Dans les années cinquante on (les colons français ???) cherchait du pétrole et en forant c'est une nappe d'eau qui a été mise à jour à 700 mètres de profondeur. Une eau douce, chaude à 32° et sulfureuse ...

Une eau dans laquelle on peut se baigner et qui a vraisemblablement des vertus thermales ... D'ailleurs Moncef a voulu nous le prouver en se jetant à l'eau ! 

 

Oisivité ou activité ? chacun son choix !
Oisivité ou activité ? chacun son choix !

Oisivité ou activité ? chacun son choix !

Quant à moi, j'ai cherché l'oasis en laissant dernière moi les cafés, les boutiques, les hôtels et résidences, les campements et les quads ...  l'oasis avec ses palmiers, sa verdure, ses canaux d'irrigation, ses cultures qui visiblement sont de moins en moins nombreuses cédant la place aux services et attractions touristiques . D'ailleurs le campement doit être fort agréable pour les voyageurs de retour du désert et retrouvant ainsi une ombre bénéfique .

 

DjerbaRando sur les traces des amazighs ....
DjerbaRando sur les traces des amazighs ....DjerbaRando sur les traces des amazighs ....

Et puis au delà de l'oasis c'est le début du désert et des dunes ... un sable fin, chaud et ocre et puis là , juste après un monticule de sable, la résurgence d'une source et une eau, un petit oued, qui serpente dans le sable. Un moment d'enchantement. Les méandres se faufilent et au loin, oiseaux et dromadaires s'abreuvent tranquillement. Une belle scène pastorale.

DjerbaRando sur les traces des amazighs ....
DjerbaRando sur les traces des amazighs ....DjerbaRando sur les traces des amazighs ....
DjerbaRando sur les traces des amazighs ....

Après une pause à Tamezret pour admirer les derniers rayons du soleil qui jouaient avec les nuages, Matmata était notre dernière étape avec la visite d'une habitation troglodyte. Ensuite il a fallu reprendre le bus pour le retour ... Et je peux vous dire qu'il a bien chauffé le bus au retour !!!! si bien qu'un arrêt fut salutaire ! pour tous ! les pneus, les plaquettes de frein et les passagers !!!

 

DjerbaRando sur les traces des amazighs ....
DjerbaRando sur les traces des amazighs ....
DjerbaRando sur les traces des amazighs ....

Loin de Djerba et de son activité touristique, c'est une autre Tunisie que nous avons visité, une région marginalisée par les autorités comme beaucoup de régions de l'intérieur. Qu'offre cette terre sauvage et fière ? Comment travailler ici ? Nourrir sa famille ? Vivre dignement ? et pourtant je pense qu'un développement touristique est possible, l'éco-tourisme  est à la mode et respecte la culture des populations et pourrait enraciner des emplois ...

Tamezret

Tamezret

Il faut dire que j'avais quelques appréhensions avant cette sortie... Le temps de trajet que je jugeais trop long par rapport aux étapes et surtout le fait que la gestion d'un grand groupe ( nous étions une soixantaine ) rime souvent avec accumulations de retard en tous genres et pauses qui s'éternisent et n'en finissent plus... 

Or, à mon grand étonnement, il n'en fut rien ! une organisation impeccable, on nous a chouchoutés, un bon petit déj à Sedouikech, un repas copieux  à Ksar Ghilane , des étapes on ne peut plus agréables, des participants sympas comme toujours, des enfants et ados à la tenue irréprochable, des chants, des rires, des rencontres bref de la bonne humeur ! et même cerise sur le gâteau , une attention délicate et attentionnée pour toutes les femmes présentes - nous étions le 8 mars - une rose ! 

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