1 - Djerba - Circuit oriental
CIRCUIT n° 1 - PLEIN EST - MIDOUN - EL KANTARA - MIDOUN
Court en kilomètres 30 à l'aller et 18 au retour mais intense en découvertes ce circuit permet de quadriller tout l'est de l'île.
Départ de Midoun pour prendre la direction du Phare de Taguermess.
Une fois sorti de la ville, il faut ouvrir les yeux car sur la droite dans la campagne, au milieu des palmiers, se blotissent déjà les menzels djerbiens. Il s'agit de fermes à l'allure de petits fortins qui abritaient les familles avec leur maison d'habitation le houch. A l'ombre de ces murs se cachait toute la culture djerbienne grâce à une architecture adaptée, un judicieux aménagement de l'espace et une économie faite de sobriété de type développement durable.
Enfin droit devant nous on aperçoit déjà la silhouette élégante du phare de Taguermess qui trône sur son rocher, rayé de rouge et de blanc. Ce phare le plus haut de Tunisie avec ses 49 mètres, date de 1895. Aujourd'hui il est quelque peu défiguré par une construction métallique, une antenne de surveillance et de télécommunications, qui lui est malencontreusement accolée.
Cap à l'est, direction El Kantara, mais il convient d'abord de s'arrêter au Parc Djerba Explore . On peut tout aussi bien y passer la journée d'autant plus si l'on a des enfants. Le billet d'entrée donne accès à trois modules.
- Le Musée Lalla Hadria regorge de trésors, sa collection d'art islamique est très riche et propose plus de 1000 pièces, de la poterie à la calligraphie, des bijoux aux costumes, de la céramique aux tapis ...
- Le village djerbien agréable et indispensable visite pour comprendre comment fonctionnait l'économie traditionnelle de l'île avec la visite d'un menzel agrémenté du houch, la maison d'habitation, l'huilerie, l'atelier de tissage et l'atelier de poterie.
- La ferme aux crocodiles qui plaît tant aux enfants et qui est fort impressionnante surtout lorsqu'on assiste au goûter de ses bestioles.
Le Parc comporte aussi des boutiques et des cafés pour se détendre mais s'il est l'heure de passer à table , sortez du Parc, traversez la route et allez vous attabler "Chez Maman" un petit resto sympa, vous ne le regretterez pas.
De nombreux quads attendent les touristes tout près de là mais de grâce évitez ces engins qui vous emmènent dans la campagne et finissent par détruire les tabias, les remontées de terre qui bordent les pistes, sources d'un écosystème qui tend à disparaître.
Notre circuit continue. Après s'être hydraté et/ou restauré , on repart direction El Kantara. De la route, à travers les palmiers, on surplombe la belle lagune de Lalla Hadria, zone naturelle et archéologique. Cet ancien lac fait la joie des promeneurs à cheval qui le traversent les pieds dans l'eau. Arrivé au bout de la lagune, on prend à droite une piste qui nous emmène à l'ancien port de pêche de la Seguia. Quelques barques et pêcheurs sont encore là et l'endroit est idyllique. C'est là que s'est installé en 1954 le Club Med Djerba la Douce qui a repris du service cette année.
Notre virée n'est pas terminée ! Nous reprenons la route, les hôtels se succèdent sur cette partie de l'île aux belles plages. Hôtels mais aussi maisons d'hôtes comme le Menzelcaja dans le petit village d'Aghir. On continue tout droit vers El Kantara cette fois on longe la mer, ici elle est bleue turquoise et le regard est forcément attiré vers l'horizon. Oui les mirages se font et se défont mais là-bas dans le lointain cette masse tremblotante au dessus de l'eau existe bel et bien, c'est Borj el Kastil, ce fort du 13ème siècle tombé en ruines.
La route du bord de mer continue encore et passe devant la station d'épuration et la zone d'emballement des déchets. Bien sûr cela n'a rien de touristique mais il faut savoir que nombreux sont les problèmes environnementaux pour cette île à l'écosystème fragile. Malgré quelques petits progrès la question de la collecte et surtout de la gestion des déchets (60.000 tonnes/an) est loin d'être résolue et reste un énorme problème à résoudre pour les municipalités.
Mais notre prochain arrêt au site archéologique de Meninx se profile déjà. Il vient tout juste d'être aménagé. Ancien comptoir phénicien puis carthaginois puis romain, ce port antique participait à l'exportation de la pourpre, cette teinture extraite d'un coquillage, le murex. Certes il ne reste quasiment rien de ce site mais les panneaux explicatifs avec reproduction en 3D des vestiges nous donnent un idée plus précise de ce lieu historique.
Reprenons la route vers El Kantara (le pont en arabe) on peut certes s'attarder sur l'ancienne chaussée romaine devenue une route qui relie l'île au continent et fait aujourd'hui office d'entrée très surveillée de l'île. Mais le retour s'annonce par la route d'Houmt Souk. Il ne nous faut pas rater une petite piste à gauche avant d'entrer dans le village berbère de Sedouikech. On dépasse le Café des Palmiers à droite puis un second à gauche et enfin à un croisement de pistes, direction Telbet, on emprunte à gauche un chemin à travers les oliviers et on tombe assez vite sur des coupoles blanches posées sur le sol. C'est Jemaa Louta une mosquée peu connue, elle n'est jamais mentionnée mais c'est une des rares mosquées souterraines anciennes qui subsistent encore. On raconte qu'elle servait de refuge aux ibadites pour pratiquer leur culte et il semblerait qu'elle ait des origines encore plus anciennes. L'escalier très raide conduit à une unique salle bien fraîche qui comporte deux mihrabs représentés par deux saillies en arc de cercle.
Après cette incursion ibadite on reprend la route pour Sedouikech, que l'on traverse en direction de Houmt Souk. Arrivé à El May il suffira de bifurquer à droite pour Midoun en passant par Mahboubine le verger de Djerba.
Cette première excursion nous aura ainsi conduit sur les traces de Djerba l'antique avec les sites de Lalla Hadria, Meninx et El Kantara par la côte la plus douce et la plus sablonneuse de l'île donnant à voir un paysage paradisiaque.