3 - Djerba - La côte sauvage

CIRCUIT N°3 : MIDOUN -HOUMT SOUK - SIDI JMOUR - AJIM - GUELLALA 

Ce long circuit de plus de 70 km se fait cependant très aisément car c'est une route exclusivement littorale, un vrai plaisir pour les yeux , et quelques arrêts pour se dégourdir les jambes et s'hydrater. 

Le départ de Midoun nous fera cette fois prendre la route touristique en direction de Houmt Souk sans s'arrêter puisque cette portion de trajet fera l'objet du dernier circuit. 

A l'arrivée dans Houmt Souk continuer la route du bord de mer, la corniche, on passe ainsi devant le Borj Ghazi Mustapha puis devant la Marina de Houmt Souk qui abrite le port et on poursuit la route littorale. Cette route rapide à 2 fois 2 voies conduit à l'aéroport, elle est plus agréable à marée basse car la mer découvre la lagune. De ce côté pas de plage sablonneuse mais des hauts fonds où l'hiver les oiseaux viennent nicher et s'alimenter c'est le paradis des flamants roses. C'est aussi le paradis des pêcheurs, c'est là que se pratique une pêche traditionnelle, les pêcheurs louent les fonds et installent des pêcheries fixes, les zriba. Cela consiste à planter dans la mer des branchages de palmier formant des couloirs qui se rétrécissent peu à peu  pour aboutir dans un piège. Ces assemblages de branches sont judicieusement placés en tenant compte des courants marins. Les pêcheurs viennent alors en barque pour récupérer les poissons pris dans la drina. Pour voir de près ces pêcheries le mieux est de prendre la piste en terre qui conduit au phare de Borj Jellij en face de l'aéroport. Le phare est le plus ancien de l'île, 16ème siècle, et il est édifié sur les traces d'un fort espagnol, la tour de Valgarnera. On prend à droite jusqu'à la mer et on arrive sur les cabanes des pêcheurs. Des branchages de palmier sont entreposés sur le rivage tout comme les nasses et filets, mais aussi des gargoulettes, des poteries pour la pêche aux poulpes. Ces pêcheries sont aussi très visibles lorsqu'on repart de Djerba en avion, elles dessinent comme des flèches dans l'eau et ajoutent au mystère de l'île. 

 

Les pêcheries

Les pêcheries

A droite toute, on laisse la route de l'aéroport pour la route d'Ajim qui suit le rivage. Après quelques pâtés de maisons blanches et bleues, la côte se découvre enfin avec ses petites anses et des barques qui attendent nonchalamment.

On atteint alors la mosquée de Sidi Jmour, étape indispensable. Sous les eucalyptus balayés par les vents et parmi les buissons de végétation maigrelets, la mosquée se dresse sur son promontoire rocheux dans un superbe cadre naturel où l'on vient admirer le lever ou le coucher de soleil. Son minaret est peu visible juste posé dans un angle.  Cette mosquée est remarquable, imposante, trapue, ceinte de contreforts, percée de meurtrières, elle fait partie des mosquées forteresses qui se dressent sur les pourtours de l'île. Mosquée défensive car en cas d'attaque par la mer elle se devait d'abriter la population des alentours, celle ci était prévenue par de la fumée la journée ou par des feux la nuit. Le site présente en fait tout un ensemble, mosquée, local réservé aux ablutions, plusieurs citernes pour collecter les eaux de pluie, et même un mausolée attenant.

Tout le long de la côte s'égrènent de petites plages et les familles djerbiennes sont nombreuses à s'y presser et à venir pique niquer, les enfants sont en sécurité car la mer ici est peu profonde et dès l'été les baraques de plage s'installent. Peu de sable mais des rochers déchiquetés et un bord de mer saturé de coquillages érodés par l'eau et le vent. Le paysage appelle à la sérénité entre végétation lagunaire, petites plages sauvages, barques des pêcheurs colorées et troupeaux de moutons et de chèvres qui paissent tranquilles. On poursuit en passant devant la plage de Cheikh Yahya, encore un coin sauvage et on approche d'Ajim.

Mosquée de Sidi Jmour

Mosquée de Sidi Jmour

Aspects de la côte sauvage
Aspects de la côte sauvage
Aspects de la côte sauvage
Aspects de la côte sauvage

Aspects de la côte sauvage

C'est l'occasion de s'arrêter dans ces petits restos de bord de mer où avec un poisson grillé on fait un repas inoubliable. C'est le cas du café Bouassi  où les enfants auront tout le loisir de se reposer et de jouer sans oublier d'aller voir les nombreux animaux et cages d'oiseaux.

Ajim est maintenant toute proche, c'est de là que partent les bacs pour le continent. On traverse le golfe de Boughrara et passé Jorf en prenant sur la gauche on arrive au site archéologique de Gightis. Mais nous, nous ne quittons pas l'île, après un coup d'oeil au port, nous traversons Ajim autrefois réputée pour ses pêcheurs d'éponges et nous  continuons la route littorale en direction de Guellala. Sur ce rivage naturel il n'est pas rare de rencontrer des pêcheurs à pied qui rabattent  les ouzef dans leurs filets ou des femmes qui lavent la laine dans l'eau de mer. 

Le port de pêche d'Ajim

Le port de pêche d'Ajim

Mais Guellala approche déjà. Guellala comme son nom l'indique en berbère, c'est le village des potiers grâce à sa terre argileuse. Ils étaient nombreux il y a quelques années à proposer leurs créations aux touristes de passage. Depuis la Révolution, beaucoup sont partis ou ont fermé leur atelier, d'autres continuent et travaillent pour l'exportation. Il est néanmoins intéressant de rendre visite à ceux qui restent, ils se font un plaisir de vous montrer leur art et comment ils transforment la terre sous leurs pieds et mains agiles... malgré l'eau et l'humidité qui rongent les doigts...

Avant de prendre la direction du retour, on continue sur El Kantara mais à la sortie du village il faut demander la mosquée de Sidi Yati. On vous indiquera le chemin avec gentillesse ou on vous accompagnera sur une piste à droite. Et là encore on est subjugué parce site fabuleux ! Une mosquée blanche et ronde avec ses coupoles qui domine la mer.

Mosquée de Sidi Yati

Mosquée de Sidi Yati

Retour sur Guellala car il reste à faire un tour au Musée du Patrimoine. Si le temps vous manque ou si vous n'avez pas envie de voir le musée, grimpez quand même voir le site, vous ne le regretterez pas. Vous êtes ici au point culminant de l'île 52 mètres ! et vous pouvez prendre le temps de siroter un thé en admirant le paysage qui s'offre devant vous. Le musée qui plaira aux enfants propose entre autre au moyen de personnages de cire des scènes de vie quotidienne à travers les coutumes et les cérémonies. 

Le retour sur Midoun se fait par Sedouikech et maintenant vous connaissez la route... 

Ce circuit assez long puisqu'on fait pratiquement le tour de l'île est aussi le plus beau, on est loin de la Djerba touristique et de ses longues plages de sable blond mais on aura découvert une vision plus traditionnelle, la Djerba des pêcheurs et des potiers.

Guellala

Guellala

Retour à l'accueil